LA MOTIVATION

Dans la vie quotidienne, le vocabulaire de la motivation est abondant puisqu’on parle de besoin, de passion, d’intérêt, de curiosité, de projet, etc. Tous ces termes font références à des conceptions variées. La volonté est une vision humaniste. Ils ont été regroupés suite au béhaviorisme dans un concept générique, la motivation. La motivation est l’ensemble des mécanismes biologiques et physiologiques qui permettent le déclenchement de l’action, de l’orientation, de l’intensité et de la persistance. Goldenson (1970), la motivation est la dynamique du comportement et de son maintien.

Besoin à Pulsion à Réaction à But

Réduction du besoin

I.Les différents types de motivation

Il y a 3 grandes catégories :

Les motivations fondamentales, elles se fondent sur des besoins biologiques essentiels à la survie de l’individu (faim, soif, douleur, air, etc).

Les besoins de stimulation, ils sont innés mais ne sont en aucun cas lié à la survie. Ils servent plutôt à stimuler le système nerveux et à recueillir les informations, etc (exploration, curiosité).

Les motivations acquises secondaires, elles se rattachent à des besoins appris relatifs à la puissance, à l’appartenance, au prestige, à la sécurité et à l’accomplissement.

1.Les motivations fondamentales

De façon générale, c’est machinal pour l’individu (la faim, la soif). On peut parler de concept de l’homéostasie (= équilibre biologique), Cannon (1926). L'idée est qu’il existe un état d’équilibre du milieu interne de l’individu qui se caractérise par le maintien normal des diverses constantes physiologiques de l’organisme.

Claude Bernard, l’état d’équilibre serait une condition nécessaire à la survie de l’individu.

Freud explique que les pulsions naissent d’un état de tension qui est pénible pour le sujet d’où la nécessité de le réduire. A partir du moment où le sujet réussit à diminuer son état de tension, il va ressentir plus ou moins de plaisir.

Attention : Les motivations sont liées à des besoins primaires. Le besoin fait référence à 3 idées : Un besoin fait référence à une nécessité vitale. – Idée d’une tension avec la nécessité de satisfaire cette tension pour revenir à un état d’équilibre. – Idée d’une catégorie spécifique d’objets satisfacteurs. Il existe différents types de besoins : Besoins physiologiques – Besoins psychologiques – Besoins sociologiques.

2.Les besoins de stimulations

La mise en évidence des besoins de stimulations a été faite par Butler et ses collaborateurs dans 2 expériences en 1954. Dans la 1er expérience avec des singes, on met des boites faiblement éclairé. Il y a une fenêtre pour l’ouvrir. Le singe doit utiliser une petite manette. On observe que très rapidement, les singes vont apprendre à effectuer l’opération qui consiste à ouvrir la fenêtre. Dans la 2ème expérience, ils ont placé les singes devant un casse tête métallique avec des verrous, crochés, tiges. Le but est de résoudre le casse tête. On observe qu’ils vont y aller rapidement jusqu’à résoudre le problème.

Conclusion : Pour les auteurs, les singes ont répondu à un besoin de découvrir l’environnement, de comprendre ce qui les entoure et à partir de là, ils ont parlé d’un désir qui est de connaître les choses, saisir l’environnement.

3.Les motivations acquises

Beaucoup de motivations sont apprises plutot qu'innées. A partir de certains renforcements, des motivations vont se créer. On dit qu’elles sont acquises par des contacts socio affectifs ou par l’état sociologique de la société. En général, le succès, l’argent, les résultats scolaires font partie d’un ensemble, les motivations sociales qui sont acquises par des mécanismes complexes de sociologie et conditionnement culturel. Le besoin de réussite est une motivation sociale comme le désir de satisfaire à des normes individuelles d’excellence.

Mac Clelland (1961). Les personnes qui ont un fort besoin de réussite vont de façon générale s’efforcer de bien faire dans des situations pour lesquelles ils vont être évalués. Le besoin de réussite est différent de puissance. Le besoin de puissance se traduit par le désir d’avoir une influence sur autrui de dominer. Les gens qui ont besoin de puissance importante ont besoin d’une manifestation (ex : médaille) alors que quelqu’un qui a un fort besoin de réussite va chercher à réussir pour des critères qui lui sont propres. Mac Clellond a fait une expérience sur le besoin de réussite pour montrer comment réagissaient les personnes qui ont un fort besoin de réussite et un faible. On met les personnes devant des cibles et des fléchettes (5 cibles). Si on réussit la 1er, on obtient 2$ - la 2ème, 4$ - la 3ème, 8$ (à la portée de certaines personnes) – la 4ème, 16$ - la 5ème, 32$ (impossible). Les gens qui ont besoin de réussite important enlèvent les cibles trop faciles et dans le même temps, ils vont éviter les cibles trop dures. Les personnes qui ont un besoin de réussite faible ou les objectifs impossibles. Conclusion : On peut dire que le désir de réussite associé à la prise de risque calculé se traduit souvent par la réussite dans l’exécution des tâches. Ces gens sont souvent internes. Ils attribuent leur succès à leur aptitude et leur échec à un manque d’effort de leur part.

II.Maslow : La théorie des niveaux hiérarchiques des besoins (1908 – 1970)

La motivation est liée à la satisfaction de besoin qui pousse le sujet à agir et à réaliser telle ou telle action. Tous ces besoins ont été regroupés par Maslow dans la pyramide des besoins. Selon lui, les besoins humains sont organisés en niveau. Certains besoins sont plus fondamentaux que d’autres. On peut dire aussi que les besoins s’accomplissent de façon hiérarchique.

Besoins physiologiques (air, eau, sommeil) : C’est la base, si nous n'avons pas cela, nous ne pouvons pas accéder aux besoins supérieurs. Ces besoins (physiologiques et de sécurité) doivent être satisfaits pour que le sujet se consacre à la satisfaction de besoins supérieurs.

Besoins de sécurité : Il concerne toutes les protections contre les dangers, les privations, etc au niveau physique et psychologique. La sécurité se base, s’étaye à la fois sur un bon maternage et sur un bon paternage. La satisfaction qui va être trouvée dans le maternage et la frustration avec le paternage sont les 2 pôles nécessaires au bon équilibre du sujet.

Besoins sociaux : Ce sont des besoins de communication. Spitz, hospitalisme, c’est un état d’altération physique profonde qui s’installe progressivement chez de très jeunes enfants placés dans une institution et qui subissent une carence affective grave. Il a essayé de repérer les effets des carences affectives sur les enfants. Les troubles peuvent aller du marasme jusqu’à la mort. Certains enfants se laissent mourir. Dans des cas moins grave, on observe une inhibition anxieuse avec un désintérêt pour le monde extérieur. Bowly a travailler sur l’attachement. Il définit l’attachement comme la tendance à rechercher le contact avec un congénère. Cette tendance est primaire et permanente. Ses travaux ont montré que le besoin social de contact, de stimulation, etc et aussi important pour la survie d’un nourrisson que la satisfaction des besoins physiologiques. Cette conclusion peut s’étendre à l’adulte en général.

Besoin d’estime personnelle : On veut avoir une image positive de soi. On pense que l’on va acquérir cette image en acquérant notre autonomie.

Besoin de réalisation de soi : Il s’agit de la réussite, du savoir, d’épanouissement personnel et de confiance en soi.

Pour Maslow contrairement aux besoins physiologiques et de sécurité, les besoins d’estime personnelle et de réalisation sont rarement réalisés.

III.Atkinson (1964), une théorie situationniste de la motivation

Lewin, La théorie du champ : La motivation est la résultante d’un déséquilibre entre la personne et le champ psychologique environnant (faits, événements).

L’idée d’Atkinson est que dans une situation d’accomplissement, il y a 2 variables qui interviennent, la motivation dirigée vers un but d’accomplissement (interne au sujet) et la situation. La 1er variable est propre au sujet et Atkinson distingue 2 tendances dans la personnalité du sujet avec une tendance à l’accomplissement qui peut être évaluée avec le TAT (test projectif) et avec la tendance à éviter l’échec. Atkinson a mis au point des équations pour expliquer les tendances.

La tendance d’un sujet à accéder au sujet est égale au produit de la motivation au succès par la probabilité du succès et la valeur incitatrice du sujet au succès.

T(s) = M(s) * P(s) * I(s)

IV.L’apport de la psychologie sociale

La simple présence d’autrui peut amener le sujet à améliorer ses performances, c’est l’effet stimulant de la présence d’autrui (Triplett). Le fait que la présence d’autrui joue sur les résultats du sujet nous permet de supposer qu'il y a eu une augmentation de la motivation avant une augmentation de performances.

V.Harlon et Déci, une conception cognitive de la motivation

La motivation ne pouvait être qu’extrinsèque c’est à dire issu de l’extérieur comme une récompense matérielle (nourriture, argent, etc) et cela pour le béhaviorisme.

Avec la psychologie cognitive ,certaines notions ont été remises à la mode avec les représentations mentales. Cela a permis que la motivation ne soit pas uniquement dépendante de renforcement.

Les travaux de Harlow. Il a observé des singes en laboratoire et a montré qu’il existait un besoin de curiosité et de manipulation qui se suffisent à eux-mêmes pour créer de la motivation pour le sujet. Il a décidé d’appeler cela les motivations intrinsèques. Il a montré que les singes qui étaient récompensés jouaient moins par la suite comparativement aux autres singes.

Le renforcement tue la motivation intrinsèque.

Deci a montré que la baisse de la motivation intrinsèque par des récompenses s'applique aussi à l'homme. Il teste la motivation intrinsèque des enfants. Il en conclue que la motivation intrinsèque est diminuée par tout ce qui est perçu par l'individu c'est à dire un contrôle ,une contrainte, le sentiment d'autonomie ,les récompenses monétaires ,la surveillance…

CONCLUSION :

Hull : E=D*H

E : potentiel excitatif qui détermine l'intensité d'un comportement.

D : drive ou motivation.

H : habit ou apprentissage ultérieur.

 

EXEMPLE CONCRET DE LA MOTIVATION

L’acte d’apprendre est un acte complexe. La motivation est liée à l’apprentissage, école. Avant, le problème de la motivation ne se posait pas. Pour le professeur, c’était évident qu’il fallait contraindre l’élève (= rebelle). La motivation a longtemps été la motivation de l’enseignant, c’était souvent une affaire de vocation. Actuellement, la motivation évolue dans l’enseignement. On considère normal que la fonction de l’enseignant soit de susciter la motivation. Provoquer la motivation, la maintenir et la diriger vers où l’on veut qu’elle aille.

Dans le triangle, la motivation va être différente selon l’axe où l’on est. La motivation doit se centrer sur l’objet de l’école. On passe de l’affectif au cognitif sur l’axe élève - savoir. Les enseignants se demandent comment motiver les élèves. L’activité de l’enseignant va rendre cette association motivante. La motivation est une construction par l’enseignant. On ne peut pas cataloguer un sport comme motivant, ce n’est pas le savoir en lui-même qui est motivant ni l’élève en lui-même. Il doit mettre en place des dispositifs motivants. Quelqu’un qui est motivé ne fait pas toujours mieux que quelqu’un d’autre. Un élève motivé peut planifier ce qu’il va faire alors que l’autre agit au coup par coup. La personne motivée va s’auto-évaluer. Il s’intéresse au résultat de l’action. Il n’a pas besoin d’aide de l’extérieur puisqu’il se motive seul. Il contrôle le déroulement des opérations. Nécessité des compétences de l’enseignant pour donner du sens au savoir, à ce que l’on fait.

Roudite (1963) est un auteur de la psychologie du sport et distingue 2 types de motivation :

Direct, il parle du désir du mouvement de la maîtrise des difficultés, satisfactions esthétique du geste sportif et le plaisir de la compétition.

Indirect, recherche d’une meilleure santé, se préparer à une certaine vie professionnelle et but politique et idéologique. Il estime qu’il y a une évolution des motivations suivant que l’on soit débutant à athlète confirmé.

Technique pour augmenter la motivation. Il est possible de façon générale ou lors de compétition d’utiliser la psychologie pour augmenter les maîtrises de l’athlète. Les techniques de réduction du stress. Les techniques pour élever la motivation. De façon générale, la préparation psychologique du sportif peut contribuer à l’acquisition d’habitude intellectuelle et cognitive, de contrôle émotionnel et aussi de style de comportement approprié.