LA MEMOIRE HUMAINE
La mémoire est la capacité dun système de traitement naturel ou artificiel à encoder linformation extraite de son expérience avec lenvironnement, à la stocker dans un format approprié puis à la récupérer et à lutiliser dans les actions ou les opérations quil effectue.
I.Introduction
1.Pourquoi la psychologie sintéresse à la mémoire
La psychologie essaie de comprendre lindividu et ses comportements et la mémoire en fait partie. La mémoire est à la base des expériences de lêtre humain. Le comportement humain est lié au passé de lindividu.
2.La mémoire, telle est conçue par différents courants
Platon et Aristote comparaient la mémoire à une table de cire avec lidée que lon peut y laisser des traces dont la persistance va être assimilée au souvenir et dont leffacement progressif à loubli.
Ebbinghaus, 1885 a fait les premières études sur la mémoire avec des méthodes de mesures pour voir ce que lon est capable de retenir. On manipule le nombre de répétition, le délai entre les essais et lintervalle de rétention. Ebbingghaus a montré de nombreux phénomènes mnésiques tel que la fatigue et les moments de la journée sur la mémoire. Les effets de la longueur de la liste sur le nombre de répétition nécessaire à lapprentissage et à la rétention. Les effets de lintervalle de rétention sur le déclin de la mémoire. Les effets de primauté et de récence sur les tests de rappel. La mesure de lempan de mémoire à court terme.
Galton, 1885. Il sagit de propulser au sujet un mot et dy associer un souvenir qui lui est propre pour tester la mémoire autobiographique. La psychologie de la forme, il y a un isomorphisme entre la perception et la mémoire (Gestalt théorie). Si on présente au sujet une liste de dessins et de formes géométriques qui nont pas de sens et quon lui demande de les retenir, on observe quau fur et à mesure que lintervalle de temps augmente, les dessins vont se rapprocher de la bonne forme. La psychologie cognitive a fait de la mémoire un de ses plus important domaine détude (comparaison avec lordinateur). La mémoire est un système qui reçoit linformation du monde extérieur, elle lencode, elle la traite, la stocke et la laisse à la disposition de lindividu dans le but de lutiliser pour une autre tâche.
II.La mémoire : un système de traitement de linformation
Encodage
Information à et à Intervalle de temps à Récupération à Réponse
Consolidation
La mémoire est un système actif avec 3 étapes : Encodage ou codage de linformation pour la convertir en un format utilisable. Rétention permet demmagasiner et de stocker linformation dans le système. Récupération ou activation, les souvenirs deviennent utiles au sujet.
1.Le codage de linformation
a.Influence du type dapprentissage
Lorsque lapprentissage est incident, on apprend quelque chose sans vraiment le vouloir. Les mécanismes impliqués sont des processus automatiques dont on n'a pas conscience et dont on ne contrôle pas. Toutes les informations ne sont pas codées automatiquement sauf les informations spatiales, temporelles et de fréquence doccurrence. Le codage automatique dans la localisation. On fait lexpérience à 2 groupes. Expérience sur les couleurs et ils doivent dire de quelle couleur est lobjet. Expérience sur la mémoire avec la position des formes. Les performances sont aussi bonnes pour les 2 groupes.
Cela montre quil nest pas nécessaire de dire au sujet de retenir la configuration spatiale pour quil la retienne. Lapprentissage intentionnel signifie que le sujet désire réellement apprendre. On a des processus de mémorisation à effort délibéré. Différentes stratégies peuvent être utilisées telle que le surligneur. Expérience, mémoriser des mots avec 3 sujets dexpériences : Traitement visuel (1er groupe, retenir si le mot est en gras, italique, majuscule, ). Traitement acoustique (2ème groupe, retenir les rimes qui peut y avoir avec les mots). Traitement sémantique (3ème groupe, réfléchir sur le sens des mots). Les meilleurs résultats sont obtenus avec le traitement sémantique. Plus on comprend ce quon apprend plus on réfléchit sur le sens et plus on retient bien.
b.Théorie du double codage.
Paivio (1976). Les informations que le sujet mémorise seraient représentées de 2 façons : Un code image cest à dire quon va retenir le mot sous forme dimage mentale ou copie du réel. Cela fait référence au concret. Code verbal cest plus abstrait, rétention des mots de la liste, cest juste du langage. Dans une expérience, on propose au sujet une liste comme intelligence, chemise, canari, orgueil, chaussure. Plus les mots sont abstraits, moins on est capable de susciter une image mentale et moins ils sont retenus.
Anderson. Il ny a pas de codage. Toutes les informations sont codées sous une forme abstraite.
Kosslyn et Pylyshyn, codage soit superficiel ou profond. Plus le traitement se fait en profondeur et plus la trace mnésique est longue donc durable.
2.Le stockage des informations
Le stockage nest pas un phénomène unitaire. Les informations peuvent être stockées à différents endroits:
la mémoire sensorielle: linformation est perçut par nos récepteurs sensoriels et maintenus que pendant une courte durée (0,5 sec). Mémoire iconique (vision). Mémoire échoïque (audition).
La mémoire à court terme (MCT). La capacité de stockage est limitée à quelques éléments, il est possible dy tenir un certain nombre dinformation grâce à un mécanisme de rétention mentale.
La mémoire à long terme (MLT). Capacité où linformation est durable, capacité illimitée sous réserve de lintégrité du système nerveux central.
3.La récupération des informations
Pour récupérer linformation, il existe 2 méthodes : Le rappel qui peut être libre (redire dans nimporte quel ordre), sériel (ordre que lon nous donne), indicé (lindice va nous aider à retenir) La reconnaissance qui consiste à présenter après étude du matériel des éléments appartenants ou non au matériel étudié. La tâche du sujet est didentifier les éléments présentés dans lapprentissage. Le score est le nombre total de reconnu moins les fausses reconnaissances.
III.Les différents composants du système mnémonique (schéma)
La mémoire qui entre est dabord concernée pendant un temps très bref par la mémoire sensorielle. Si elle est sélectionnée par lattention, elle est transférée pour un entreposage temporel à mémoire à court terme. On mémorise à court terme si linformation nest pas rapidement codée et traitée, elle sefface et si linformation est traitée rapidement, elle est transférée dans la mémoire à long terme où elle sera permanente.
1.La mémoire sensorielle ou registre dinformation sensorielle (RIS)
Le rôle est de maintenir pendant un court instant (environ 5 s) une information qui est brève et à la fois complète telle quelle a été captée par les sens. La durée de stockage étant très courte, on peut dire que les informations contenues dans cette mémoire vont très vite se détériorer si on n'opère pas sur elle certains traitements. La vision est la mémoire iconique et laudition la mémoire échoïque.
Sperling, 1960, découverte de la mémoire sensorielle. Il a fait une expérience de comparaison entre 2 situations de rappelle. Il présente une matrice composée avec des lettres dans un temps très bref (50ms). Sur les résultats, on voit quils ne sont jamais capables de sen rappeler plus de 3 ou 4 et les plus rappelé sont celles du haut. Il fait des hypothèses : Le sujet ne se rappelle que des lettres quil a vues. Les sujets ont vu toutes les lettres mais ils en ont oublié une grande partie. Il imagine une deuxième situation pour tester ses hypothèses. Il fait suivre la matrice dun signal sonore. Son fort avec une ligne, son moyen avec une 2ème ligne et son bref avec une 3ème ligne. On observe que les sujets se rappellent 3 lettres par ligne et ceux quel que soit le ligne. Conclusion : On peut rejeter la première hypothèse. Les sujets possèdent au moins 9 lettres dans le mémoire sensorielle soit 75% de ce qui été présenté (seconde hypothèse). On fait varier le temps entre la présentation des stimuli et lémission du signal. On observe :
Pour évaluer la durée du stockage sensoriel, il a fait varier la durée. A partir de 500 ms, les résultats se détériorent sérieusement doù la conclusion de Sperling sur la trace mnésique sensorielle qui aurait une durée maximale de 500ms.
2.La mémoire à court terme (MCT)
a.La durée de conservation des informations en MCT
Tout comme la mémoire sensorielle, la durée de conservation est limitée (environ 20s).
Brown et Peterson présentent aux sujets des trigrammes (= groupe de 3 unités dinformations) puis on leur demande de faire une tâche distractive et à la fin de se rappeler le trigramme du début. On observe une chute rapide des performances à mesure que lintervalle augmente entre la présentation du trigramme et son rappel. Après 20 s, on a un oubli quasi total. Les 20 s seraient la durée de maintien maximale dans la mémoire à court terme. Si le sujet est empêché de mettre en place des stratégies de rétention, on va lempêcher aussi de maintenir plus longuement linformation.
b.La capacité de stockage de la MCT
Elle est limitée puisquelle contient un nombre limité de cases. Georges Miller (1956) a essayé de mesurer cette capacité de stockage. Un des tests mis en place par Miller consiste à présenter au sujet une série de chiffres (2) quil doit répéter dans le bon ordre. Sil réussit, on complexifie avec 3 chiffres. A partir de 5 mots, on a un empan mnésique (nombre délément qui peuvent être saisi et retenus lors dune exposition brève). Selon Miller de façon générale, on retient 7 éléments plus ou moins 2, cest pourquoi on parle du nombre magique 7.
Lievry a fait une liste de 16 mots a des sujets (10 ans), le chiffre max va jusque 9. Pour améliorer les performances, le sujet peut procéder à des regroupements (exemple par 3), cest pourquoi Miller dit que la capacité de la mémoire à court terme est déterminée par le nombre dinformation que le sujet est capable deffectuer.
c.Loubli en MCT
Même expérience que Brown et Peterson (Trigramme). On observe une baisse des performances même quand le matériel utilisé dans la tâche distractive est très différent de celui utilisé dans la tâche dapprentissage. Ce qui été supposé, cest quon ne peut pas attribuer la baisse des performances à un phénomène dinterférence ou de confusion mais à un phénomène doubli progressif. On parle dun déclin progressif de la trace mnésique de la MCT si aucun traitement naide le sujet à la renforcer.
d.Les mécanismes de récupération de linformation de la MCT
Sternberg, 1975. Dans un premier temps, on présente au sujet des séries de 2 à 6 éléments puis dans un second temps, on présente une distraction ou un élément de la liste. Tout est le temps de réaction. Lidée est que le temps de réponse est directement dépendant du nombre délément présenté dans la liste et ceux quelle que soit la réponse. Conclusion : Plus la liste augmente, plus le temps de réponse augmente (30 ms à chaque fois que lon rajoute un mot). Un des aspects étonnants de Sternberg, le temps nécessaire pour dire quun mot faisait partie de la liste initiale est le même que sil nen faisait pas parti. Paradigme du balayage mental: le tps nécessaire pour dire si un mot fait partie de la liste = celui pour dire s'il n'en fait pas partie.
e.Conclusion sur la mémoire à court terme
Pour augmenter la durée de stockage en mémoire à court terme, on fait appel au processus dauto répétition. On fait appel à un 3ème type de mémoire, la mémoire à long terme.
3.La mémoire à long terme
Capacité de stockage quasiment permanente où ne sont transférées que les informations considérées comme importantes ou significatives par le sujet, différence avec la mémoire à court terme, la capacité de stockage est presque sans limite.
a.Comment retrouver rapidement une information dans la mémoire à long terme ?
Les informations en mémoire à long terme ne sont pas organisées de façon alphabétique mais plutôt sur une catégorie, une image, une similitude. On peut dire quon arrive à un modèle de réseau sémantique: arrangement hiérarchique entre les concepts avec idée que lon stocke les propriétés qui sappliquent à plusieurs objets au niveau supérieurs. Modèle de Collins et Quillion, 1969. Expérience avec la présentation de deux énoncés, ils doivent dire si cest bon ou pas. On va mesurer le temps quils mettent pour répondre. Exemples : Le canari est un animal ou le canari est un oiseau (réponse les plus rapides). La mémoire à long terme sorganise en réseau didées reliées ou nuds conceptuels. Ils sont reliés entre eux par une relation de subordination et concurrence. (schéma)
Les animaux mangent, se déplacent, respirent et ont une peau. Les oiseaux ont des ailes, peuvent normalement voler et ont des plumes. Les poissons ont des nageoires, des branchies et savent nager. Le canari chante et est jaune. Le pingouin est noir et blanc, ne vole pas, vit dans les régions froides. Les requins mordent et sont dangereux. Les saumons sont roses et comestibles. Quand les idées dont il sagit de vérifier lassociation sont éloignées, il faut une chaîne dassociation plus longue pour les relier et donc plus les 2 éléments sont éloignés, plus la réponse prend du temps à venir. La seconde problématique est quelle suppose quil existe certains concepts qui sont de meilleurs représentant dune catégorie plutôt quun autre, la typicalité (= propriété caractérisant la représentativité dune catégorie à légard dune catégorie qui lui est subordonnée). On a comparé les temps de réaction mis par le sujet pour répondre à des questions. Exemple : Le canari est-il un oiseau ? La réponse la plus rapide est lautruche. On introduit la notion de prototype (= élément qui possède le degré le plus élevé de typréalité à légard dune catégorie).
La MLT s'organise en réseaux d'idées reliées ou nuds conceptuels. Ils sont reliés entre eux par des relations de subordination et de coocurence.
b.Conclusion sur la mémoire à long terme
Les effets de position sérielle font référence aux expériences qui utilisent des séries de mots. On observe que ce sont les mots situés en début ou fin de liste qui sont les plus fréquemment rappelés. Effet de primauté pour les 1er et de récence pour les derniers. On observe que si on ralentit pour dire la liste, on améliore le score de rappel pour le milieu de la liste. Les explications : Létablissement dune liaison nouvelle (mot) exerce un effet inhibiteur à la fois sur létablissement de la liste ou du mot suivant (= interférence proactive) et sur la ou les liaisons antérieurement établies (= interférence rétroactive). Les effets de traitements des termes qui sont dans la liste sadditionnent jusquà un certain seuil à chaque présentation dun mot nouveau doù à un moment la difficulté de bien traiter les informations.
Les différents registres de connaissances. Les connaissances procédurales cest à dire tout le savoir-faire. Les connaissances déclaratives cest à dire les faits et les savoirs. Les informations relatives aux situations et actions cest à dire le schéma dhistoire, les scriptes ou les scénarios séquence cohérente connue par lindividu.
IV.Ce qui influence la mémoire ou quelles sont les causes de loubli ?
Manque de répétition quand on se trouve dans la mémoire à court terme. Le manque dattention. Le codage superficiel. Phénomène dinterférence. Cause affective et émotionnelle. Loubli est le résultat refoulement. Léchec de récupération par manque dindices. Abus dalcool. Labus dalcool empêcherait le codage et la facilitation mnésique des souvenirs, Loftus.
V.Comment améliorer la mémoire
Connaissance des résultats. Une des principales façons dobtenir un feed-back est la récapitulation. Gates, 1968.
20% à lecture + récapitulation ß meilleur résultat Libre à lecture en boucle.
La sélection Le surapprentissage Le sommeil augmente la mémoire.
VI.Les problèmes de mémoire
Lamnésie est une atteinte sérieuse des fonctionnements cognitives qui résulte de lésions cérébrales organiques soit dun trouble purement affectif, ce qui se traduirait par lexistence de conflits psychiques.
Problèmes dus aux lésions organiques, le cerceau est un ensemble complexe où il ny a pas de centre général de la mémoire. Si la lésion est à lhémisphère droit, on parle de prosopagnosie. Si la lésion est à laire de Broca (cortex moteur), on a des problèmes de langage. Acalculie : amnésie des chiffres. Impossibilité de saisir les rapports entre le graphisme et le fonctionnement lexical (on ne sait pas lire mais on sait parler). Amnésie de Korsakoff qui touche les alcooliques. Les alcooliques chroniques : Lalcool est ou les drogues touchent à peu près toutes les zones du cerveau (surtout lhippocampe). Certaines maladies touchent la mémoire, Alzheimer (trouble). Problème de pénurie de neuro transmetteur que lon appelle acétylcholine.
On peut conclure que lacétylcholine est un neuro transmetteur important pour la mémoire.